Les membres des Nations unies devront décider ce jeudi si la Palestine devrait faire partie de leur organisation au titre de «non membre », un Etat observateur.  Ce vote intervient au lendemain de l’escalade de la violence entre la Palestine et son voisin, l’Israël. Une attaque qui selon, le Premier ministre israëlien, Benjamin Netanyahu, visait à faire pression sur la Palestine dans l’optique de ce vote.

On se rappelle fin octobre 2011, l’admission de la Palestine au sein de l’UNESCO avait provoqué une crise au sein de l’organisation. Les Etats-unis, soutien inconditionnel de l’Etat hébreux avait suspendu leur aide à l’institution onusienne pour protester contre ce vote.

Pour l’heure sauf surprise, la Palestine peut se targuer d’avoir le soutien d’au moins 130 membres sur les 193 membres de l’Assemblée générale des nations unies. Mais le vrai enjeu de ce scrutin sera le vote des pays membres du Conseil de sécurité. Déjà, la France par la voie de son chef de la diplomatie, Laurent Fabius, a annoncé qu’elle votera « oui » pour la Palestine.

Le Togo qui fait partie du Conseil de sécurité depuis le début de l’année sera suivi de près au cours de ce vote. Il est à noter que l’Afrique compte tenue de son passé de continent colonisé a toujours soutenu la Palestine ce qui témoigne le vote du continent majoritairement favorable à la nation de Yasser Arafat.

Mais en octobre dernier, une surprise est venue du Togo. Ce pays membre du conseil de sécurité, contre toute attente, s’est abstenu au cours du vote de l’admission de la Palestine au sein de l’UNESCO.

Un vote que beaucoup d’observateurs ont interprété comme un manque de courage du Togo face aux pressions de ces partenaires. En effet, au lendemain du choix de Lomé pour occuper un des sièges réservés à l’Afrique au sein du Conseil de sécurité, la capitale togolaise avait été le théâtre de ballet diplomatique de la part des pays occidentaux notamment des Etats-Unis. Dans la même foulée, la secrétaire d’Etat américain, Hillary Clinton avait effectué une visite officielle de quelques heures à Lomé, une première de ce rang pour un haut responsable du pays de l’Oncle Sam au Togo.

Des pressions qui ont fini par payer. Puisque le Togo s’est finalement abstenue au risque de ne vexer personne surtout que Lomé a été accusée par Washington et Tel Aviv d’alimenter un réseau de blanchiment d’argent qui servent au financement de Hezbollah Libanais.

On attend le vote de ce jeudi pour voir si la diplomatie togolaise pourra enfin s’affranchir de ses pressions en votant comme la plupart des Etats africains pour l’entrée de la Palestine au sein des Nations unies ou elle confirmera le vote d’octobre 2011.

Mais ce qui semble présager l’issue de ce vote est que le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé sera dans la capitale israélienne au moment où se déroulera le vote. La diplomatie togolaise acceptera-t-elle infliger un camouflet aux hôtes du président togolais ?

Albert AGBEKO

(photo, le chef de la diplomatie togolaise, Eliott Ohin)