La grève lancée par la Synergie des travailleurs du Togo (STT) doublée de manifestations de rues des élèves donne du tournis aux autorités togolaises. En cinq jours, elles ont sorti cinq communiqués tout au plus oiseux les uns que les autres prouvant à suffisance que c’est la navigation à vue.

Par la dernière sortie, ce dimanche, le gouvernement annonce la fermeture des établissements scolaires privés et publics à partir de ce lundi dans la région pédagogique de Lomé-commune-Golfe en attendant de trouver des solutions à la crise.

Une solution à la crise qui passe nécessairement par un dialogue franc et sincère avec les porteurs des revendications des travailleurs, la Synergie. Mais à l’heure actuelle, le gouvernement se refuse de discuter avec cette Synergie préférant les « centrales syndicales corrompues ».

La fermeture des établissements scolaires ne saurait constituer la solution à la crise. Le gouvernement s’est rendu compte que ces incessants appels aux élèves à ne pas manifester n’ont pas été entendus. Dans ce cas, le seul issu qui reste est le dialogue que tout le monde clame disposé mais qu’on ne voit jamais démarrer.

On peut beau fermer les écoles mais si on ne trouve pas des solutions, à la réouverture les mêmes problèmes resurgiront à moins qu’on décide de ne plus ouvrir les écoles.

Depuis le début du processus démocratique, il y a 20 ans c’est l’une des rares fois que les autorités togolaises décident de fermer les écoles, hormis que l’Université qui a été souvent fermée.

Cette fermeture montre la gravité de la crise et le gouvernement doit chercher à la résoudre au lieu de pratiquer la politique d’autruche.

La fermeture des écoles seulement dans la préfecture du Golfe n’est-elle pas discriminatoire dans la mesure où tous les élèves passeront le même examen, la question mérite d’être posée. On espère que le gouvernement mettra à profit ce temps pour renouer le fil du dialogue avec la Synergie qui organise une assemblée générale ce lundi matin pour définir la ligne de conduite à suivre.

Depuis le 10 avril, en soutien à leurs enseignants qui observent une grève lancée par la STT, les élèves descendent dans les rues de Lomé et de l’intérieur du pays pour exiger du gouvernement la prise en compte des revendications des enseignants pour la reprise des cours.